Eduquer au discernement pour être préparé à vivre le monde qui advient et y trouver sa Vie : c’est notre mission !
Nos enfants vivent d’ores et déjà au sein d’une société où se côtoient de multiples références : culturelles, sociologiques, religieuses, philosophiques…
Tout se passe déjà comme si « plus rien n’allait de soi » et comme si chaque individu devait trouver seul ses propres références pour les décisions les plus simples comme les plus complexes.
Cette ouverture, si elle peut être perçue comme libératrice, demande un outillage propre : celui de l’APTITUDE AU DISCERNEMENT. En effet, si tout peut être possible, tout n’est pas pour autant également bon ou profitable. Par ailleurs, les choix des uns doivent obligatoirement pouvoir s’harmoniser avec ceux des autres pour faire société.
Former les intelligences
L’éducation au discernement vient de fait se fonder dans la construction de l’intelligence, car aucun discernement ne peut s’opérer en dehors d’un esprit lucide, observateur, fin, structuré, rigoureux et également plus que jamais créatif.
C’est aussi par le jeu de l’apprentissage de l’intelligence collective, dès le plus jeune âge et dans tous nos établissements, que nous structurerons cet éducation au discernement et ne deviendrons pas dépendant, voire soumis à l’intelligence artificielle.
Si nul ne sait comment le monde va changer, on sait au moins que la capacité à s’adapter au changement constituera une des compétences les plus précieuses.
François TADDEI – Directeur du CRI et Polytechnicien – Apprendre au XXIième siècle – Calmann Levy
Eduquer à l’affectivité
L’affectivité concerne l’ensemble de nos affects, de nos sentiments. Ils sont présents dès la naissance et interagissent à chacune de nos expériences pesonnelles. L’affectivité peut être aveuglante, totalisante, manipulatrice, perverse. Elle peut aussi donner de l’assurance et de la confiancec et contribuer à la maturation. Les identifier et les gérer en toute clairvoyance permet d’adopter une posture dans le respect de soi-même et des autres. Cette gestion n’étant ni spontanée ni innée , elle s’acquiert par un encadrement éducatif d’adultes divers au sein d’un établissement et dans la famille. A l’adolescence, les bouleversements internes et externes confrontent à une nouvelle manière d’être en lui-même, face à lui-même, face à autrui (pairs et adultes) et face à un monde où il doit faire des choix. Il convient d’en accompagner les évolutions avec justesse et attention.
Voir la rubrique EARS Education Affective Relationnelle et Sexuelle
Eduquer à la relation
L’être humain est fait « pour » et « par » la relation. Il suffit de se regarder dans une glace : des yeux, des oreilles, une bouche, des bras et des jambes… Le corps est un moyen extraordinaire pour entrer en relation. Prenons conscience de la place qu’occupent nos relations au quotidien : à la maison, avec nos proches, sur notre lieu de travail, dans les associations que nous fréquentons : nous passons le plus clair de notre temps en relation avec les autres : par la parole, l’écrit, ou notre simple présence physique. Enfin, quelle variété de situations il nous faut « gérer » : relations amicales, amoureuses, contractuelles, collaboratives, hiérarchiques, conflictuelles… Si nous sommes faits pour la relation, nous sommes également faits par elle : ce sont – en résonance avec les caractères innés que nous recevons à la naissance – les relations que nous avons vécues et que nous vivons qui nous façonnent : les relations de qualité vécue par l’enfant seront pour lui un atout une fois devenu adulte et nous savons combien la qualité des relations que nous tissons avec notre entourage contribue grandement à notre bonheur… ou notre malheur. Avoir des relations de qualité n’est pas naturel ! Nous aspirons tous à tisser des relations de qualité avec notre entourage. Et pourtant, combien il nous est difficile d’y parvenir ! Face à une situation de tension ou une difficulté relationnelle, la tentation est souvent grande de fuir, d’agresser, ou de manipuler. Le plus souvent, nous n’avons même pas conscience de ce qui se joue en nous : colère, joie, tristesse, peur, angoisse… nous n’avons pas appris la « grammaire des émotions ». Il est temps que les savoir-être soient enseignés dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité des enfants, afin qu’ils acquièrent ces compétences indispensables à nos sociétés.
C’est une belle mission pour l’école catholique qui répond ainsi à sa vocation : La contribution que le catholicisme peut apporter à l’éducation et au dialogue interculturel est sa référence à la centralité de la personne humaine, qui trouve dans la relation sa dimension constitutive. Notre pape François l’a redit « Nous ne pouvons pas prétendre soigner notre relation à la nature et à l’environnement sans assainir toutes les relations fondamentales de l’être humain».
Voir la rubrique EARS Education Affective Relationnelle et Sexuelle
Eduquer à la liberté
La formation de l’intelligence, l’éducation à la vie affective et relationnelle sont des socles pour développer une pensée personnelle qui ne soit pas conduite par la peur, ni dirigée aveuglément par ses émotions ou ses expériences précédentes. La liberté se construit aussi en faisant des choix, ce qui suppose une capacité de discernement mais aussi qui la renforce.
La culture chrétienne du discernement repose sur sa vision de l’homme, capable de liberté intérieure, capable d’écouter sa Conscience et d’y discerner ce qui est bon ou pas pour la vie et le bien commun. Un homme capable de développer une « intelligence spirituelle » – que certains appelle la sagesse – et qui lui permet de reconnaitre ce qui est bon pour lui et l’entraine du côté de la vie, et ce qui n’est pas bon pour lui et qui l’entraine du côté de la non-vie.
» Si le ‘métier d’homme’ consiste à développer une pensée personnelle, à manifester une capacité d’autonomie et, tout autant, à entretenir des relations de solidarité avec ses semblables au sein de la société, cela n’est pas donné au moment de la naissance. Cela s’apprend au cours des années. Et cela s’apprend avec d’autres. Si l’on identifie cela à la liberté, cela signifie qu’il faut éduquer à la liberté. » François Euvé s. j. (Revue Etudes, janvier 2018)
Une saine capacité au discernement devient de nos jours et chaque jour un ATOUT ESSENTIEL à la Vie Bonne et Harmonieuse à laquelle chacun aspire dans notre société et au-delà dans notre Monde.